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Fêtes des fous, des sots, des innocents, de l’âne, des sous-diacres...

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Le Moyen Age connut les fêtes des Fous, des Sots, des Innocents, de l'Ane, des Sous-diacres, des Diacres-Saouls, des Cornards, des Libertés de décembre, etc.

Ces fêtes, très populaires au moyen âge, étaient célébrées à Noël, à la Saint-Etienne (26 décembre), à la Saint-Jean d'hiver (27 décembre), aux Saints-Innocents (28 décembre), le 1er janvier (Circoncision), à l’Épiphanie (6 janvier) ou à d'autres dates ; elles résistèrent d'autant plus longtemps que l'on y trouvait un souvenir des Saturnales, des Lupercales et d'autres fêtes païennes, rappelant aux puissants de la terre que leur supériorité ne serait pas éternelle.
L'Église institua le carnaval pour canaliser et contrôler les débordements des fêtes païennes célébrant notamment le solstice d'hiver et le retour de la lumière solaire.


Fête des fous, 1559, d'après Brueghel gravé par Pieter Van der Heyden

A Troyes, au XII° siècle, la fête des Fous se célébrait le jour de l’Épiphanie.
Des gens déguisés en fous, en femmes, masqués, noircis, et dans des costumes qui ne se piquaient guère de chasteté, chantaient des couplets obscènes, exécutaient des farces à étonner par leur licence. On n’ose pas dire ce qui se passait pendant la mascarade dont l’église était le théâtre. Toute cette folle bande mangeait dans l’église et jusque sur l’autel, et se livrait à des jeux et des farces de la plus grande indécence et pornographie !
Les prêtres, barbouillés de lie, masqués et travestis de la manière la plus folle, dansaient en entrant dans le chœur et y chantaient des chansons obscènes.
Les vicaires de la cathédrale et les clercs faisaient élection de l’un d’eux pour être l’archevêque des fous. L’élu était porté sur l’autel des reliques au chant du Te Deum, orné de la mitre, de la crosse, et donnait sa bénédiction.
Toute cette folle bande mangeait des boudins et des saucisses sur l'autel, devant le célébrant, jouaient sous ses yeux aux cartes et aux dés, brûlaient dans les encensoirs de vieilles savates, et se livrait à des jeux et des farces de la plus grande indécence.
A la fin de l'office, l’élu recevait les mêmes honneurs que le prélat véritable, et son aumônier prononçait une bénédiction, dans laquelle il demandait pour les assistants : le mal de foie, une banne de pardons, vingt bannes de maux de dents, et deux doigts de teigne sous le menton. On sonnait alors les petites cloches, et, vers le soir, on sonnait les grosses comme pour une grande cérémonie.
Au XIVe siècle, la fête était célébrée avec une ardeur qui faisait que cette saturnale méritât bien son nom.
Elle fut célébrée aussi par des femmes. Ainsi, en 1380, le Chapitre de Saint-Pierre fit préparer la tige en fer de l’un des grands chandeliers de cuivre, brisée par Marie la Folle, à la fête des fous. L’année suivante, ce n'était pas un chandelier qui fut brisé dans ces orgies pratiquées dans les églises, mais une croix qu’il fallut réparer et dorer. Et tout cela se passa malgré la défense du Chapitre ou avec son consentement.
Il arriva que les chanoines, les ecclésiastiques, et quelquefois les séculiers, fussent pris le matin, dans leur lit dans un état complet de nudité, et conduits par les rues jusque sur l'autel.
En 1415, les religieux de Saint-Loup ayant refusé quatre pintes de vin et quatre pains, le chapitre leur intenta un procès, et ils furent obligés de payer.
Cette fête devint un divertissement ridicule, et on commença à en restreindre les cérémonies en 1420. Mais, comme elle recommença dans la suite avec encore plus de succès, elle ne fut plus défendue. 4

A Sens, la fête des Fous était très ancienne, selon les termes mêmes d'une ordonnance de 1245 qui voulut la proscrire.
Le jour de la fête, le préchantre des fous devait recevoir sur le dos, à l'heure des vêpres, une aspersion de trois seaux d'eau.
Les vicaires de la cathédrale de Sens érigeaient un théâtre sur la place Saint-Etienne, et y jouaient des mystères qu'ils assaisonnaient de farces et de scènes bizarres.
Le chant de la prose de l'Ane était une des principales cérémonies de la fête des Fous dont l'objet était d'honorer l'humble et utile animal qui avait assisté à la naissance de Jésus-Christ et l'avait porté sur son dos lors de son entrée à Jérusalem.
L'église de Sens était une de celles où cette solennité se faisait avec le plus d'appareil.
Avant le commencement des vêpres, le clergé se rendait processionnellement à la porte principale de l'église, et deux chantres à grosse voix chantaient : « Ce jour est un jour de joie ! Croyez-moi, qu'on éloigne de ces solennités quiconque sera triste ! Ceux qui célèbrent la fête de l'Ane ne veulent que de la gaieté ! »
Deux chanoines, députés, se rendaient alors auprès de l'âne, pour le conduire à la table, qui était le lieu où le préchantre lisait l'ordre des cérémonies et proclamait le nom de ceux qui devaient y prendre part. On couvrait l’animal d’une belle chape et on entonnait : « Des contrées de l'Orient, il est arrivé un âne beau et fort, et propre à porter des fardeaux. Hez, sire âne, hez ! Cet âne a été nourri par Ruben, sur les collines de Sichem ; il a traversé le Jourdain et sauté dans Bethléem. Hez, sire âne, hez ! II peut vaincre à la course les faons, les daims et les chevreuils ; il est plus rapide que les dromadaires de Madian. Hez, sire âne, hez ! La vertu de cet âne a porté dans l'église l'or de l'Arabie, l'encens et la myrrhe du pays de Saba. Hez, sire âne, hez ! Pendant qu'il traîne les chariots remplis de bagage, sa mâchoire broie un dur fourrage. Hez, sire âne, hez ! II mange l'orge avec sa tige ; il se repaît de chardons, et dans l'aire il sépare le froment de la paille. Hez, sire âne, hez ! Ane déjà soûl de grain, dites amen, dites amen, amen derechef, et méprisez les vieilleries. Hez, sire âne, hez ! »
Cette prose était suivie d'une antienne composée de commencements de psaumes où, de deux en deux vers, on répétait l'exclamation bachique et profane « Evoé ! » qui revenait plusieurs fois dans le cours de l'office.
Dans les intervalles, on faisait manger et boire l'âne. Enfin on le menait dans la nef où tout le peuple, mêlé au clergé, dansait autour de lui, en essayant d'imiter son braiment. Lorsque la danse était finie, on le reconduisait au chœur où le clergé terminait la fête.
Après les vêpres et les complies, le préchantre de Sens conduisait dans les rues la bande joyeuse, précédée d'une énorme lanterne : on allait au grand théâtre dressé devant l'église ; on y représentait les farces les plus indécentes.
La fête était terminée par des seaux d'eau que l'on jetait sur la tête du préchantre. On rentrait pour les matines : quelques hommes nus recevaient plusieurs seaux d'eau sur le corps.

Le 25 de décembre de cette année 1394, dans l'ordonnance qu'il rendit sur la réquisition de Jean Varran, bachelier ès lois, procureur du roi de la sénéchaussée de Beaucaire et de Nîmes, Gilles Vivien, bachelier ès lois, lieutenant général du sénéchal Guillaume de Neillac, défendit à Nîmes la célébration de la fête des fous. Il ordonna que ces sortes de réjouissances cesseraient dans les églises de Nîmes, et enjoignit au sous viguier d'aller publier cette défense, avec un notaire et le crieur public, dans tous les carrefours accoutumés de la ville. 3

A Châlons en Champagne, la fête des Fous se célébrait le jour de la Saint-Étienne. On dressait un théâtre la veille, devant la grande porte de la cathédrale, et le jour de la fête on y disposait un festin. Lorsque tout était prêt, on allait en procession, vers deux heures de l’après-midi, à la maison de la maîtrise des Fous, pour y prendre l’évêque de ceux-ci, lequel, monté sur un âne couvert de magnifiques harnais, était ensuite conduit, au son de la musique, jusqu’au lieu où était érigé le théâtre. Cet évêque, vêtu d’une chape, ayant mitre, croix pectorale, gants et crosse, s’asseyait à table avec ses officiers et mangeait le repas servi. Les fous se composaient ordinairement des personnes les plus qualifiées.
Après ce repas, il y en avait un second ; et pendant celui-ci, les chapelains, les chantres et les bas-officiers de l’évêque des fous se divisaient en trois troupes : la première restait autour du théâtre ; la deuxième entrait dans l’intérieur de l’église, où elle chantait des mots vides de sens, qu’elle accompagnait d’horribles grimaces ; et la troisième parcourait les rues.
Ce dernier repas terminé, tous les fous allaient chanter précipitamment les vêpres, et le maître de musique, battant la mesure, faisait une cavalcade autour de l’église et dans les rues adjacentes, avec des hautbois, flûtes, harpes, flageolets, fifres et tambours ; la procession parcourait ensuite les autres quartiers de la ville, précédée d’une troupe d’enfants portant des flambeaux, des encensoirs et des falots ; et, arrivés au marché, les fous jouaient à la paume. Ils recommençaient ensuite leurs danses et leurs cavalcades, que suivait une assez grande affluence de peuple ; mais une partie des habitants attendait le cortège devant l’église, avec des chaudrons, des marmites et tout l’arsenal du charivari, chacun poussant des hurlements épouvantables. Ces orgies inqualifiables furent heureusement supprimées en 1583. 2

A Rouen comme à Évreux, les fous reconnaissaient pour chef un abbé qu'ils élisaient annuellement sous le titre d'abbé des Coqueluchiers, plus tard sous celui d’abbé des Cornards ou Conards.
En 1540, le cortège de l'abbé des Cornards était composé de personnes richement vêtues et masquées, figurant divers personnages allégoriques, tels que l'Avarice, l'Infidélité, le Désespoir. Les acteurs jouaient publiquement l'Église, la justice, la noblesse, le pape, le roi, l’empereur. Ils récitaient des satires et se moquaient de toutes les institutions.
L'abbé, portant crosse et mitre, était traîné sur un char superbe au milieu d'un groupe de musiciens montés sur des chevaux ; d'autres chars le suivaient, et le cortège s'avançait en distribuant aux dames des dragées et en chantant des couplets.
La journée se terminait par des festins, des danses et des illuminations.
L'abbé des Cornards, qui visait les infortunes conjugales, exerçait sa redoutable royauté le jour de la Saint-Barnabé (11 juin).
Cherbourg avait aussi sa Confrérie des Conards.

Plusieurs chapitres de France avaient leur abbé des Fous, dont les fonctions consistaient à signaler certaines inadvertances cléricales.
Rodez avait son "prieur de la malgouverne" dont le titre indique les abus qu'il était appelé à châtier ; Le Quesnoy, son "prieur du plat d'argent" ; Viviers (07), son "abbé du clergé" élu par les membres du bas chœur.
Le récipiendaire était porté sur les épaules de ses mandataires, dans une salle où tout le chapitre, y compris l'évêque, était rassemblé, et devait se lever à son arrivée. Une collation copieuse y était disposée. Lorsqu'elle avait mis en gaieté les assistants, ils se divisaient en deux bandes, le haut chœur d'un côté, le bas chœur de l'autre, et s'apostrophaient de chansons, de paroles et de lazzi, jusqu'à ce que la victoire restât, comme cela arrive souvent encore, à ceux qui criaient le plus fort et le plus longtemps.
Le jour de la Saint-Etienne paraissait un jeune clerc sous le titre d’évêque fort (Episcopus stultus).
Pendant les trois jours de Saint-Etienne, de Saint-Jean et des Innocents, il occupait le siège épiscopal, revêtu des ornements pontificaux, excepté que la mitre était remplacée par une sorte de bourrelet. A la fin de l'office, l'évêque, donnait sa bénédiction, suivie de grotesques indulgences.
La fête des Fous donnait lieu à des cérémonies extrêmement bizarres.
On élisait un évêque, et même, dans quelques églises, un pape des Fous.
Les prêtres étaient barbouillés de lie, masqués ou travestis de la manière la plus folle et la plus ridicule ; ils dansaient en entrant dans le chœur et y chantaient des chansons obscènes ; les diacres et les sous-diacres mangeaient des boudins et des saucisses sur l’autel devant le célébrant, jouaient sous ses yeux aux cartes et aux dés, mettaient dans l'encensoir des morceaux de vieilles savates pour lui en faire respirer l'odeur.
On les traînait ensuite tous par les rues dans des tombereaux pleins d'ordures où ils prenaient des postures lascives et faisaient des gestes impudiques.
Cette farce impie a eu différents noms, à cause de quelques cérémonies bizarres qui y furent ajoutées : fête des Sous-diacres (en fait des diacres saouls), fête des Cornards, fête des Innocents…
Dans ces fêtes, qu'on eût dit un souvenir des Saturnales, des Calendes ou des Lupercales, on se montrait quelquefois demi-nu ou couvert de peaux de cerfs, d'ours ou de loups, de costumes de femmes ou de baladins.
Les diacres dansaient dans l'église le jour de Noël, les sous-diacres à la Circoncision et les enfants de chœur à la Saint-Jean.
Il y avait certaines églises où les évêques et les archevêques jouaient aux dés, à la paume, à la boule et autres jeux, et dansaient avec leur clergé dans les monastères et dans les maisons épiscopales. Ces divertissements, où les rangs ecclésiastiques étaient confondus pour quelques heures, s'appelaient la "liberté de décembre".
Les jeunes clercs, les sous-diacres officiaient publiquement et solennellement. Ils s'emparaient des hautes stalles et les chanoines descendaient au bas chœur.
La veille des Innocents, les jeunes clercs élisaient parmi eux un évêque, l'amenaient en triomphe dans l'église avec la mitre, la chape, les gants, la crosse et les autres ornements épiscopaux. Il donnait la bénédiction au peuple, après quoi on le conduisait en procession à travers la ville.

La procession du roi René, à Aix en Provence, avait de nombreux rapports avec la fête des fous.
Cette procession, instituée en 1462, mettait en scène, pêle-mêle, avec les personnages bibliques, les divinités mythologiques et les principales allégories païennes.

A Autun, pour la fête des Innocents (supprimée en 1695), on conduisait en cortège à l'abbaye de Saint-Martin, un enfant de chœur crossé et mitré qui contrefaisait l'évêque des Innocents, un chapelain représentant le roi Hérode et plusieurs autres suppôts de l'Église. Ils montaient sur un théâtre élevé à cet effet dans la nef et y représentaient le massacre des Innocents, le martyre de saint Sébastien ou quelque autre sujet de ce genre.

Il y a peu de villes en France qui n'aient possédé, jusqu'à la fin du XVIIe siècle, et même jusqu'au milieu du XVIIIe, des sociétés ou confréries extravagantes connues sous les noms de cours des Sots ou des Fous, etc.
Une des plus célèbres était l'Infanterie dijonnaise ou "La mère folle" ou "mère folie" ou "Compagnie de la mère folle". Ses 500 membres s'assemblaient tous les ans au temps des vendanges et mangeaient tous ensemble. Puis, ils faisaient une promenade dans la ville, montés sur des chariots ou des chevaux, en haranguant le peuple et en faisant la satire des mœurs du siècle. Les sociétaires portaient des habits bigarrés de jaune, de rouge, de vert, un bonnet à deux pointes avec des sonnettes. Ils tenaient à la main des marottes. Leur chef électif, la Mère folle, s'avançait sur une haquenée blanche, ou dans un chariot magnifique. Elle avait une cour comme un souverain, une garde suisse, une garde à cheval, des officiers de justice, un chancelier, un écuyer, etc. Les jugements qu'elle rendait s'exécutaient nonobstant appel, qui se portait au parlement. L'infanterie, qui se composait de plus de 200 hommes, avait un guidon et un drapeau sur lesquels était peinte une femme assise, vêtue de trois couleurs, avec un chaperon à deux cornes et une infinité de petits fous qui sortaient de dessous ses jupons et des fentes de ses habits.
L’édit de Louis XIII, donné à Lyon le 21 juin 1630, supprima l'infanterie dijonnaise : « Considérant aussi les plaintes qui nous ont été faites de la coutume scandaleuse observée en ladite ville de Dijon, d'une assemblée d'infanterie et mère folie, qui est vraiment une mère et pure folie, des désordres et débauches qu'elle a produits et produit encore contre les bonnes mœurs, repos et tranquillité de la ville, avec mauvais exemples. Voulant déraciner ce mal et empêcher qu'il ne renaisse si vite à l'avenir, nous avons, de notre pleine puissance et autorité royale, abrogé, révoqué et aboli, etc., ladite compagnie. Défendons à tous nos sujets de s'associer sous le nom d'infanterie ou Mère folie, ni faire ensemble festins à ce sujet, à peine d'être déclarés indignes de toutes charges de ville, dont dès à présent nous les avons déclarés indignes et incapables d'y être jamais appelés ; et, outre ce, à peine d'être punis comme perturbateurs du repos public. »
L'Infanterie dijonnaise ne s'assembla plus d'autorité privée, mais seulement avec la permission des gouverneurs.
La même société existait sous le nom de "Gaillardon" dans d'autres villes de Bourgogne, à Chalon sur Saône, par exemple, où elle fut supprimée vers le même temps.

A Bouchain (59), régnait un prévôt des Étourdis ; à Lille, un prince d'Amour, un roi de l’Epinette ; à Ham, un prince des Fous.
Valenciennes avait la fête du prince de l'Etrille ; Cambrai, celle du roi des Ribauds ; Arras, celle de l’abbé de Liesse ; Douai, la fête aux Ânes ; Auxonne (21), la Société des Ménétriers ; Avallon, le Pape gai ; Langres, la danse aux Sabots ; Dôle, le roi de la Pie ; Durenque (12), l’empereur des Gaillards ; Harfleur, la fête de la Scie ; Paris, les Enfants sans-souci, le régiment de la Calotte, la confrérie de Naloyau.

En 1431, le concile de Nantes proscrivit la "fête des Fous et autres abus" qui régnaient en plusieurs églises : c’était de "surprendre les clercs paresseux dans leur lit, les promener nus par les rues et les porter en cet état dans l’église où, après les avoir placés sur l’autel, on les arrosait largement d’eau bénite". 1
Le concile de Bâle, en 1435, interdit les spectacles dans les églises ou cathédrales ainsi que la fête des Fous 1 ; défense confirmée en France et enregistrée au parlement.
En 1444, la Faculté de théologie de Paris, à la requête de quelques évêques, écrivit une lettre à tous les prélats et chapitres pour condamner cette fête et l'abolir.
Cependant les actes des conciles qui furent publiés en 1460, selon d'autres en 1485, ne parlaient encore que des abus qu'il fallait en retrancher : il était dit seulement que, "pour éviter le scandale, tous ceux à qui il est prescrit d'assister à l'office de la Circoncision doivent être vêtus d'une manière convenable à leur dignité ecclésiastique, et chanter le plus mélodieusement qu'ils pourront, sans dissonance ; que chacun doit remplir son devoir avec décence, surtout dans l'église ; qu'aux vêpres on ne jettera sur le préchantre des fous que trois seaux d'eau au plus ; qu'on ne doit point conduire des hommes nus le lendemain de Noël ; mais qu'il faut seulement les mener au puits du cloître et ne jeter sur eux qu'un seau d'eau, sans leur faire du mal ; que tous les contrevenants encourront la peine de la suspense. Cependant il est permis aux fous de faire, hors de l'église, toutes les autres cérémonies d'usage, pourvu qu'il n'en arrive aucune injure ni aucun dommage à personne".
Malgré la censure de la Sorbonne, la fête des fous subsista donc encore longtemps.
Des actes du chapitre de Sens des années 1514 et 1517 donnaient encore la permission de la célébrer ; elle ne cessa tout à fait qu’en 1547.
Les fêtes, désignées sous les divers noms de fête des Innocents, des Fous, des Sous-diacres, de l'Ane, etc., subsistèrent à Nancy jusqu'en 1445, à Châlons en Champagne jusqu'en 1583, à Provins jusqu'au XVIIe siècle, et, dans le Midi, jusqu'à l'apparition du protestantisme.

Notes
1 http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2006.nicolas_j&part=118357
2 http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article444
3 http://www.nemausensis.com/Nimes/NimFous.htm
4 http://www.jschweitzer.fr/troyes-et-l-aube-pr%C3%A9curseurs/f%C3%AAte-des-fous/

Sources

Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : Compilhistoire ; toute reproduction à but non lucratif est autorisée.

 

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